Technique

Edit:12 août 2020, Cre:19 mars 2024

Mon petit bateau - La 'souris'

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Voir aussi la technique du bois-époxy

Voir aussi une étude pour un hors-bord monofeuille

Présentation

On trouve sur Internet comme exercices de style plus ou moins réussis, quelques bateaux construits à partir d’une seule feuille de contreplaqué (2500 x 1220mm ou 2440 x 1220 mm). Comme tout exercice de ce genre, la qualité des résultats varie. Ayant besoin d’un ‘bateau minimum’, j’ai trouvé que la “souris” était parmi la plus réaliste de ces essais. De plus, c’est un bateau mu par une pagaie double, donc conduit ‘face à la route’, ce que je préfère grandement à un bateau à rame, ou l’on passe une bonne partie de son temps à se retourner pour savoir ou l’on va, et surtout si l’on y va tout droit…
Ce bateau a été conçu par Gavin Atkin, qui a aussi dessiné de nombreux autre bateaux, que vous trouverez sur Internet.Ses dimensions sont de 2.5 m x 0.75 m, pour un poids d’environ 11kg. Le contreplaqué utilisé est du CTP extérieur Okoumé de 5mm, 3 plis.Ce bateau navigue très bien, et sa capacité de chargement est surprenante compte tenu de sa taille. Il se comporte un peu comme un kayak, mais avec une stabilité latérale considérablement plus élevée.
La stabilité de route est moyenne, comparable à celle d’un kayak monoplace de rivière, et l’aileron arrière est indispensable.

J’ai construit le modèle ouvert, sans la moindre flottabilité de sécurité. Il est donc indispensable de porter un gilet de sauvetage pour assurer votre sécurité.
Cette version ouverte, outre le gain de poids, permet d’accéder très simplement par l’avant, avec la pointe avant du bateau posée sur la berge.

Pour naviguer en eaux calmes, ou apprendre à pagayer, c’est un bateau bien plus facile et pratique qu’un kayak, et aussi nettement moins encombrant.Le site original de la souris est en anglais, et les dimensions sont en pouces. Fort heureusement, l’auteur fournit les plans au format DXF, ce qui m’a permis de traduire (et d’adapter légèrement) les plans. Vous trouverez ci-dessous le ‘roman-photo’ de la construction. Ce type de construction est baptisé ‘cousu-collé’, on assemble temporairement le bateau avec des fils de cuivre et l’assemblage définitif est fait avec des ‘joints-congés’ en résine chargée, et des bandes de tissu de verre imprégnées de résine époxy. Le bateau est imprégné de résine Epoxy 3 couches. Si on veut le laisser stationné dehors, il faut ajouter une couche de vernis ou de peinture Polyuréthane, l’epoxy craignant le soleil.

Vous avez aussi la preuve que l’on peut rentrer une “souris” dans une voiture et pas seulement au dessus.

On navigue: La souris M87 !

Puisque je vous dis que c’est plus stable qu’un kayak !
La position est trop arrière, il faut avancer le siège de 10cm. De plus, cela améliore la stabilité de route.

Le siège est indispensable, car, outre le confort qu’il apporte, en remontant la position il facilite le mouvement de pagayage, qui sinon est géné par le bord du bateau. Et le siège sert ensuite au pique-nique !

Photos de la construction

Télécharger les photos (3.4 Mo)

Le traçage Détail traçage (moitié feuille seulement)

Découpe feuille dos à dos

Pour le traçage, il faut préciser que la méthode (planter des pointes aux points de référence) doit être complétée par des pointes intermédiaires aux extrémités, afin de maintenir la courbure du segment d’extrémité qui sinon, reste trop rectiligne ce qui va laisser des ‘jours’ au montage.

PercageCoutureDétail couture
DépliageAssemblage
Joint-congéFibre de verre + résine
Fibre + résineRésineFibre+ résine
Fibre+ résineRabotagebords des bandes de fibre de verre
Collage du listonCollage de la proueCollage de la poupe
Collage de la poupeQuille
Couture du contreplaquéMélange résineApplication de la résine avec un petit rouleau
Le ‘Scarf’ du pauvreLissage d’un congé d’angle avec une boite de filmLissage d’un congé avec une palette polyéthylène
Et ça rentre dans la voiture
Honnêtement, ce n’est pas si pratique que ça…

Les plans

Le plan, au format PDF. Conception © Gavin Atkin.

Conseils

Lors du traçage, veillez à bien maintenir une courbure près des extrémités de votre latte de traçage (en rajoutant quelques pointes). Sinon, vous aurez des endroits qui ne se toucheront pas au moment de l’assemblage.Coupez le panneau en deux dans le sens longitudinal et ne tracez que la moitié du bateau, l’autre moitié sera découpée avec la première.Chanfreinez le bord des plaques de contreplaqué avant la couture.
La distance entre les ‘points’ de couture est d’environ 200 à 250 mm. Les trous de 3 mm doivent être faits au moins à 6 mm du bord le plus étroit, sinon le contreplaqué se coupe et les fils s’arrachent lors de la couture.Les coutures ont été faites en fil de cuivre rigide de 1.5 mm2 de section, la gaine du fil est enlevée au cutter.Il est préférable de retirer les fils avant complet durcissement de la résine, mais celle-ci doit quand même avoir une résistance non négligeable, si vous ne voulez pas voir vos collages bailler en enlevant les fils (Ca m’est arrivé, il n’y a plus qu’a recoudre…).
Sur la partie centrale, il est très difficile de retirer les fils, ils se cassent. On peut couper les extrémités avec une micro-meuleuse type dremel, et ils resteront définitivement en place.
Une suggestion est de brancher une batterie auto aux deux bornes du fil après desserrage, et de retirer le fil à la pince tant qu’il est encore rouge. Je n’ai pas essayé…
Avant de poser le tissu de verre sur l’extérieur des angles, arrondissez soigneusement ceux-ci au rabot ou à la cale à poncer. Ne vous contentez pas de les chanfreiner, le tissu ne pourrait pas suivre les cassures, et vous auriez des jours très difficile à combler.Pour les bandes de tissu de verre, j’ai découpé du tissu à 45° dans du roving ordinaire. Cela fonctionne, mais ce n’est guère fameux, car plein de fils dépassent, et cela augmente considérablement le temps de finition. Il est préférable d’acheter des bandes de tissu bibiais déjà découpé, ça vous simplifiera la vie.

J’ai fait mes mélanges de résine au poids. Il est préférable d’acheter du matériel et de la résine permettant les mélanges au volume avec des pompes doseuses (genre pompe à moutarde), c’est plus facile et plus précis. Achetez aussi les batonnets de mélange.Ne jamais faire de quantité de résine dépassant les 150 grammes, vous risquez de la voir prendre dans le pot avant d’avoir fini de l’appliquer. Ceci est encore plus vrai quand vous ajoutez une charge, le temps de mélange de la charge augmentant les risques, car la polymérisation de la résine est exothermique. De toute façon, vu la taille du bateau, vous n’aurez guère l’usage de quantités supérieures.
Les tolérances de mélange résine/durcisseur sont étroites avec les résines époxy. Si vos mélanges sont incorrects, il peut arriver que la résine ne durcisse jamais. Ne comparez surtout pas avec une résine polyester, avec l’Epoxy, trop de durcisseur peut empêcher définitivement tout durcissement. C’est pour celà qu’un mélange incorrect peut interdire le durcissement de l’ensemble du mélange. Il est préférable d’avoir un léger excès de résine qu’un excès de durcisseur. Soyez attentif et précis. Et mixez bien. Remixez encore. Certains ont suggéré de chanter une chanson traditionnelle ou de réciter un poème pour patienter pendant le mélange. Un minimum de 100 battements, ou mieux de 200 doit être prévu. En cas de problème et d’absence de durcissement après deux semaines, un pistolet à air chaud peut aider à gratter la résine non polymérisée (qui est toxique, rappellons-le). Les premières couches de résines consomment environ 150 grammes pour une couche intérieure ou extérieure, les dernières environ 70 g (parce que le contreplaqué boit beaucoup la résine).

Raboter le bord des bandes de tissu de verre après la première couche de résine, après complet durcissement de celle-ci. Evitez autant que possible tout poncage, potentiellement toxique avant une semaine de durcissement. J’ai utilisé comme charge pour les joints congés de la farine ordinaire. Cela fonctionne mais il faut en mettre beaucoup (à peu près autant que de résine). C’est lourd et peu facile à lisser, je pense qu’il vaudrait mieux utiliser de la sciure de bois (très fine, voir les vendeurs de résine). D’autres utilisent du talc (voir au rayon bébés) comme charge. Pour les congés intérieurs à angle fermé (tout le tour intérieur du bateau), on devrait pouvoir se contenter d’un joint congé en résine chargée, sans qu’il soit nécessaire de prévoir une bande de tissu de verre. Néanmoins, une bande de tissu est requise sur le joint central, et sur tous les joints extérieurs. Poids du tissu : 300 g/m2, au delà, il sera difficile de lui faire suivre les arrondis et les angles, qui sont relativement serrés.

Il est préférable d’acheter du tissu de verre bibiais, mais pour avoir la largeur nécessaire de l’ordre de 70 à 80 mm, vous serez peut-être obligé d’acheter une bande de largeur double et de la couper en deux.

La colle est faite en ajoutant une charge (sciure de bois) à la résine, exactement de la même manière que pour faire les joints-congés. Évidemment, les pinceaux, rouleaux et gants sont à jeter à chaque application. N’oubliez pas de retirer le rouleau de son support avant qu’il ne soit sec, cela vous évitera de devoir le décoller en force. Temps de fabrication: Environ 20 heures, réparties sur environ une semaine ou plus.

Outils requis :

  • Scie sauteuse (on peut aussi couper à la main, mais c’est plus long)
  • Rabot à lames interchangeable
  • Ciseaux robustes (pour couper la fibre de verre)
  • Marteau, tournevis, pinces, etc.
  • Rape à bois
  • Une vingtaine de serre-joints pour coller le liston (peuvent être remplaçés par des vis qui seront retirées ultérieurement)
  • Un pèse-lettre et des pompes de dosage de résine
  • Petit rouleau à peinture
  • Grand et petit cutter, avec lames de rechanges
  • Grattoir à lame
  • savon spécial pour enlever la résine

A jeter après usage:

  • Petits pinceaux de 10–15 mm de large : 2 ou 3
  • Petits rouleaux 50–60 mm de large : 7 à 8
  • 20 paires de gants vynil (soit 40 gants…)
  • Batonnets de mélange
  • Verres jetables (taille normale et petite taille)

Matériaux:

  • 1 feuille 122 x 250 cm de contreplaqué extérieur de 5 mm
  • 3 tasseaux 9 x 32 mm
  • 1 tasseau 25 x 25 mm
  • 1 à 1.5 kg de résine époxy
  • 200 g de sciure de bois
  • 14 m de tissu bibiais 300 g/m2 (ajouter 6 m si vous voulez recouvrir les angles intérieurs)

en option :

  • Peinture ou vernis polyuréthane bi-composants (spéciale pour recouvrir l’époxy)

Fournisseurs pour la résine et les accessoires :

http://www.sicomin.com/produits/systemes-epoxy/stratification-et-collage-du-bois

Sicomin
31 avenue de la Lardière
13220 Chateauneuf les Martigues
FRANCE
Tel +33 (0)4 42 42 30 20

http://www.polyplancomposites.fr

SAS Polyplan composites
22 rue des Joncs
77950 MONTEREAU SUR LE JARD
FRANCE
Tel
     33 (0)1 64 09 48 76

http://www.composites-distribution.com
infos@composites-distribution.com

Composites distribution
15, rue Henri Brisson
34500 Béziers
FRANCE
Tel: +33 (0)2 28 01 70 20 - Fax : +33 (0)2 28 01 70 21

Les produits West system sont revendus en France par Boero Colori France:
http://www.boeroyachtcoatings.com/fr/homepage/
email: boero.france(at)boero-france.com

Boero Colori France
Parc d’activité de la Siagne
3, Allée François COLI
06210 Mandelieu-la-Napoule
Tel: +33 (0)4 92 38 90 88 fax: +33 (0)4 92 38 91 06

Toutes les résines Époxy ne sont pas de même qualité, ça varie même beaucoup.
La résine que j’ai utilisée, qui est celle qu’on peut trouver en grande surface de bricolage, outre le fait qu’elle est très longue à polymériser, n’est pas étanche à l’eau avec trois couches. Pour un bateau, c’est fort ennuyeux. Et elle n’aime pas du tout l’eau lors de son application. A bon entendeur…

Votre santé et votre sécurité

1) La résine époxy non polymérisée est toxique au contact et crée des allergies cutanées, voire respiratoires.

Précautions essentielles :

  • Il est impératif de porter des gants
  • Utiliser du matériel jetable

2) La résine époxy émet très peu de solvants toxiques, mais il faut néanmoins ventiler convenablement les locaux.

3) La résine complètement polymérisée est chimiquement neutre, mais elle est extrêmement toxique quand elle est liquide ou incomplètement polymérisée (ce qui nécessite de 3 à 5 jours)

Précautions essentielles :

  • On ne doit pas s’exposer aux projections de résines, notamment lorsque l’on passe le pinceau, sinon il faut porter un masque de protection chimique contre les produits organiques (cartouches au charbon actif). Les cartouches ont une durée de vie de 8 heures…
  • Il ne faut jamais projeter au pistolet de la résine époxy. Cela nécessite une tenue ‘Shadock’ (avec respirateur) et la décontamination des locaux. Les professionnels ont des locaux pour ça.
  • On ne doit pas poncer la résine non polymérisée, les particules de ponçage étant très toxiques pour les poumons. Cela veut dire dans la pratique qu’il faut attendre pratiquement presque une semaine avant de poncer. Comment faire ? La seule solution que j’ai trouvé, c’est de préparer au cutter, au rabot et au grattoir. Attention aux doigts, il y a des risques de coupures mais ça vaut mieux que de vous abîmer les poumons.

Contraintes particulières:

  • Une couche de résine accroche chimiquement sur la précédente, si elle est déposée sur la première dans les 24 heures. Sinon, il est indispensable de poncer pour obtenir un accrochage mécanique. Donc, on réalise soit des couches à intervalles rapprochés, soit une couche par semaine.
    D’où la nécessité de préparer au maximum son travail et de ne rien oublier.Avant de commencer la résine, buvez un petit coup, car après vous ne pourrez plus sans jeter vos gants.

Liens Internet

Tout en anglais…

Tout d’abord, la souris:

Ensuite, les bateaux monofeuilles:

Site en Français

Bois-époxy

voir la page la technique du bois-époxy

© Pierre ROUZEAU 2003–2012

1ere mise en ligne : 12 juillet 2003
Dernière mise à jour 18 juillet 2012

(c) Pierre ROUZEAU
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Page mise à jour le 12/08/2020 15:07